Nom du blog :
4cadeau
Description du blog :
Atelier d'écriture virtuel, destiné aux anciens écrivants de l'atelier Au Fil des Mots de Chatou
Catégorie :
Blog Enfants
Date de création :
04.04.2020
Dernière mise à jour :
12.04.2020
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Derniers commentairesles souvenirs, lorsqu'ils sont beaux et doux ne disparaissent jamais ! heureusement !
Par Fatime, le 15.04.2020
j'ai imaginé cette poule pressée, pressée.
c'e st trop bien écrit !
Par DELACHAUX, le 12.04.2020
quelles belles et riches descriptions du train et des voyageurs.
les modes, les temps qui passent.
trè s jo
Par DELACHAUX, le 12.04.2020
coucou agnès, oui je vais bien. le confinement ne me semble pas trop difficile mais j'essaie de me trouver ple
Par Anonyme, le 09.04.2020
on a très envie de voyager dans ce train ! belle écriture. moi aussi je suis contente que nous soyons de nouve
Par Anonyme, le 09.04.2020
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Eloge de la persévérance
Christophe B.
Dans ma famille, un cadeau arrivait rarement à l’improviste. Il fallait quémander. On émettait l’idée du bout des lèvres, timidement, pour tâter le terrain. Les parents faisaient semblant de ne rien entendre. On revenait à la charge, à un moment jugé plus opportun : « Untel, il en a bien un lui !». La remarque était malvenue car l’envie était encore un pêché dans cette terre de religion, fertile en interdits. Qui plus est, l’argument était maladroit car chez les Untel, tout le monde le savait pertinemment, l’argent n’avait pas toujours été gagné honnêtement.
Les parents évaluaient en silence le coût de l’éventuel achat. Ils ne disaient jamais catégoriquement non, éludaient la question par un évasif « On verra plus tard… », qui restait en suspension dans l’air et entretenait l’espoir. On trépignait, au risque d’en prendre une, bien sentie, de la part du père qui avait la main leste. Et puis un jour les parents finissaient par capituler devant autant d’insistance. « Bon d’accord, on regardera si on en trouve un d’occasion ». La colère, la révolte, et pire que tout : la honte. Passe encore que tout soit d’occasion, les vêtements, les chaussures et même le cartable, « qui étaient comme neufs et qui pouvaient bien servir encore une fois ». Mais là, pas question ! À dix ans on veut du neuf, qui en jette aux yeux des copains. Alors on repart au combat, quitte à supplier, à pleurer, pour enfin arracher la promesse : « D’accord pour un neuf, mais à la condition de … »
Cela aurait été trop beau : un cadeau gratuit, qu’on n’aurait pas eu besoin de réclamer. Non, encore fallait-il conditionner la promesse à un immonde chantage : « Oui, tu l’auras, mais à la condition de … »
On était en automne. Le premier trimestre de CM2 succédait péniblement aux grandes vacances, celles qui avaient fait naître des envies d’escapades, d’évasion, de transgression. « … à la condition de passer en 6e en étant le premier de la classe ». Rien que cela ! Non que je fus mauvais élève mais la concurrence, celle des filles surtout, s’annonçait rude. Il allait falloir cravacher toute l’année et patienter de longs mois. Noël arriverait bien trop tôt. Quant à mon anniversaire, au printemps, il promettait lui aussi d’être triste. Un cadeau qui se désire, qui se fait attendre, et surtout qui se mérite, voilà ce que ce serait. C’était à prendre ou à laisser.
C’était une belle après-midi de juillet. La radio crachotait les exploits des coureurs cyclistes lancés sur les pentes du Tourmalet ou de l’Aubisque. Quand je l’ai vu, là, devant moi, trôner au-milieu du salon, brillant de tous ses chromes, flambant neuf, rutilant, sous le regard mi-amusé, mi-orgueilleux de mes parents, j’ai eu le cœur serré et les jambes flageolantes : mon cadeau paraissait immense et moi j’étais déjà un géant de la route. Je l’avais enfin mon vélo et je n’allais pas le lâcher de sitôt.
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Christophe, de Ph.D. Dans tes lignes je me retrouve dans le roman "En finir avec Eddy Bellegueule" d'Edouard Louis, livre de poche qui se dévore. Tu sais nous emmener dans cette période où c'était toujours NON. Une présence en purgatoire, universelle.
http://4cadeau.centerblog.net
Philippe, je ne connaissais pas ce roman mais je vais le mettre sur ma liste des prochaines lectures; encore merci
christophe
Quelle bonne idée l'emploi répété du "on" pour rappeler la coalition de la fratrie.
voila du vécu ou ça y ressemble. Une belle histoire bien déroulée qui se termine bien. Félicitations