4. Le plus beau cadeau jamais reçu - JCM

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Le plus beau cadeau

JCM

 Une belle année, on ne m’a pas posé la question mais

imposé la réponse : ce serait une fête pour mon

anniversaire, le 70e en l’occurrence, pour laquelle je

participerais à la préparation.

La fête des copains retentit le samedi soir suivant,

aucun invité ne trouva moyen de s’égarer et tout le

monde arriva à peu près à l’heure, contrairement à mon

appréhension fondée sur des précédents désagréables.

Curieusement on me trouva, je ne sais plus quel travail

domestique à réaliser juste avant l’arrivée des invités.

Je m’absorbai dans cette tâche, dans la cuisine et ne vis

plus l’heure. Curieusement personne ne vint me saluer

mais je ne le réalisai pas.

Soudain un groupe m’appela « Jean-Claude qu’est-ce

que tu fous à éplucher les radis ? Tout le monde

t’attend ! » Je pénétrai dans le séjour où l’on me

souhaita bon anniversaire et le silence se fit

étonnamment sur le Champ ; en même temps, en

sourdine une sonate Bach arrivait de l’entrée, où notre

ami Zig jouait cet air au marimba, instrument que

j’adore depuis que ledit Zig nous l’a fait découvrir. Je

fus saisi par l’émotion  Les larmes aux yeux, je me

précipitais vers lui et l’embrassais. Il faut dire que pour

ma femme et moi, Zig, percussionniste professionnel,

est Monsieur Marimba. Ainsi donc pendant que je

m’affairais à la cuisine, Zig montait son marimba, le

petit, en silence dans l’entrée, ma surprise n’en fut que

plus grande et plus profonde. Ce soir-là, les trois quarts

de nos amis découvrirent le marimba, sorte de gros

xylophone qui s’accommode parfaitement des

partitions du violoncelle. Le marimba est d’origine

Nippo-sud Américaine mais a été remis à la mode par

les japonais, au cours du 20e siècle. D’aspect

extérieur, il ressemble à un gros piano, on frappe des

lames de bois ou de métal avec 4 maillets dont la tête

est emmaillotée de fibres diverses. Le fait de tenir 2

maillets dans chaque main représente une épreuve

sportive.

Je n’avais pas vu un gros tas de paquets posés dans un

coin du séjour, j’ai dit qu’il y en avait une charretée

mais le mot brouettée serait plus judicieux.

La soirée commença avec du Coteau-du-Layon,

continua avec du Macon Rouge et de la musique, à

consommer sans modération.

Ainsi donc, le plus beau cadeau que j’ai reçu dans ma

vie, consiste en quelque airs de Marimba, accompagnés

d’une émotion inoubliable.

Et vous savez quoi ? Hé bien Zig est revenu pour mes

80 ans ! Mais cette fois, nous avons loué une salle où

nous avons entassé amis et famille. Ceux qui ne

connaissaient pas le  marimba l’ont découvert, les

larmes aux yeux pour certains.

Pensant au triste état dans lequel je serai, je n’ose

pas envisager mon 90e anniversaire, mais si le temps

m’en est donné, je recommanderai l’âme

du marimbiste, à St-Pierre.